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Pourquoi Madagascar est-elle surnommée la Grande Île ?

Pourquoi Madagascar est-elle surnommée la Grande Île ?

L’expression « Grande Île » désigne la principale île malgache. Elle est accompagnée d’une multitude de petites îles et d’îlots. La beauté de ses paysages ainsi que la taille de cette île a toujours impressionné.

En effet, situé au large de la côte sud-est de l’Afrique, l’île principale de Madagascar est longue de 1580 km de long et large de 580 km. Ainsi, sa superficie totale est de 587 000 km2. Du nord au sud, l’île s’étire sur 1 600 km et d’ouest en est sur 600 km.

D’une part, Madagascar est donc la Grande Île parce qu’elle est, de loin, la plus grande île du Trapèze des Mascareignes.
D’autre part, Madagascar est donc la Grande île parce qu’elle est la 5ème plus grande île au monde, derrière l’Australie, le Groenland, la Nouvelle-Guinée et Bornéo.

Cela explique en partie l’extraordinaire diversité des écosystèmes de Madagascar, qui lui valent deux classements dans la liste des sites naturels du Patrimoine mondial de l’UNESCO du Trapèze des Mascareignes.

Les sites culturels du Trapèze des Mascareignes au Patrimoine mondial de l’UNESCO

Les sites culturels du Trapèze des Mascareignes au Patrimoine mondial de l’UNESCO

Les paysages du Trapèze sont imprégnés de l’histoire plurielle et mouvementée de cet espace du sud-ouest de l’océan Indien. L’UNESCO a choisi de classer trois sites du Trapèze des Mascareignes pour l’importance de leur témoignage dans l’histoire de l’humanité.

La colline royale d’Ambohimanga à Madagascar

La colline royale d’Ambohimanga abrite sur ses flancs un ensemble de palais, tombeaux et lieux de culte qui témoignent de la puissance du royaume malgache entre le XVe et le XIXe siècle. Durant la période moderne, Madagascar est en effet une puissance reconnue internationalement.
C’est sur cette colline que le peuple malgache signe son unité. La montagne est d’ailleurs riche d’influences à la fois austronésienne, avec une place importante accordée au culte des ancêtres, et africaine, avec le culte rendu à la personne royale. C’est toujours un lieu de pèlerinage important à Madagascar, témoin du patrimoine culturel de ce pays.
Enfin, la colline royale est bordée par une forêt primaire abritant de nombreuses espèces endémiques.

Patrimoine Culturel Mondial de l’Humanité de l’UNESCO : Colline royale d’Ambohimanga à Madagascar – Trapèze des Mascareignes

Le paysage culturel du Morne à Maurice

L’esclavage a fortement marqué l’histoire du Trapèze des Mascareignes et en particulier celle des trois îles de l’archipel des Mascareignes : La Réunion, Maurice et Rodrigues. Ainsi, c’est à Maurice qu’est situé le célèbre roman de Bernardin de Saint-Pierre, anti-esclavagiste, Paul et Virginie, publié en 1788.
L’esclavage est une négation des droits élémentaires des personnes, il est source de déshumanisation et de mauvais traitements. C’est pourquoi les esclaves ont toujours cherché à s’en échapper, devenant des Marrons. Le Morne est une colline escarpée dans laquelle les esclaves marrons ont trouvé refuge pour vivre dans des grottes. L’archéologie a pu trouver des traces de leur présence et la mémoire orale en a conservé de nombreux épisodes.
C’est de cette histoire, à la fois douloureuse et fondatrice pour tout le Trapèze des Mascareignes, dont témoigne le Morne.

Le Morne du Trapèze des Mascareignes à Maurice, classé au Patrimoine de l’Humanité de L’UNESCO

L’Aapravasi Ghat à Maurice

L’Aapravasi Ghat témoigne d’un autre épisode fondateur de l’histoire du peuplement du Trapèze des Mascareignes. En effet, après l’abolition de l’esclavage, les Anglais font appel à une main d’oeuvre engagée. Cela signifie qu’ils font venir d’Inde et dans une moindre mesure de Chine, des ouvriers qui sont rémunérés mais qui doivent au préalable rembourser le coût de leur voyage C’est leur « engagement ». Au terme de leur contrat, ces ouvriers, qui vivent dans des conditions très difficiles, ont le choix de rentrer dans leur pays ou de rester à Maurice, à Rodrigue ou à La Réunion. Un très grand nombre d’entre eux choisissent de rester dans le Trapèze des Mascareignes. Cela explique la présence très forte de la population tamoul dans les mascareignes.
C’est cet épisode de l’histoire des Mascareignes qui est dévoilé à l’Aapravasi Ghat, bâtiment construit pour accueillir les travailleurs engagés.

Les sites naturels du Trapèze des Mascareignes au patrimoine mondial de l’UNESCO

Les sites naturels du Trapèze des Mascareignes au patrimoine mondial de l’UNESCO

La géographie du Trapèze des Mascareignes, situé en zone intertropicale et fortement marqué par l’insularité, a permis l’apparition d’écosystèmes tout à fait extraordinaires. Cela explique que l’UNESCO ait souhaité contribuer à la protection de ces espaces uniques au monde.

Ces sites peuvent en partie être visités, selon les réglementations locales. Cependant, il est fondamental de s’inscrire dans un courant d’écotourisme dans le Trapèze des Mascareignes. D’une part, cela permettra de respecter ces milieux naturels exceptionnels. D’autre part, cela participera au développement économique et social des régions, développement garant d’un équilibre sain entre protection de l’environnement et amélioration des conditions de vie des populations qui vous accueilleront avec plaisir.

La Réserve naturelle intégrale du Tsingy de Bemaraha

Lémuriens du Trapèze des Mascareignes à la réserve du Tsingy

Les paysages grandioses de la réserve malgache du Tsingy sont un des joyaux du Trapèze des Mascareignes ! Les formations géologiques caractéristiques de cette région forment une forêt de pic rocheux, en calcaire, qui rend la zone presqu’impénétrable ! En effet, l’étymologie du mot Tsingy renvoie au malgache mbitsingitsingy qui signifie « marcher sur la pointe des pieds »… c’est dire si les roches sont peu accueillantes !
Ainsi, les éperons rocheux ont préservé en leur centre une forêt sèche dense et des savanes sèches.
Ces forêts abritent un très grand nombre d’espèces animales et végétales uniques au monde. De plus, de futurs programmes de recherche promettent la découvertes de nouvelles espèces encore inconnues ! Ainsi on peut y croiser le lépilémur de Milne-Edwards, parmi une dizaine d’espèces de lémuriens présents dans la réserve, ou encore le Brookesia perarmata, petit caméléon, ainsi que le Nesomys lambertoni, rongeur qui ne vit nulle part ailleurs que dans cette réserve !

Les forêts humides de l’Atsinanana

Les forêts pluviales de l’Atsninanana, situées à Madagascar, compte plus de 80% d’espèces de flore et de faune endémiques ! Cela en fait bien sûr une région hors norme dans le Trapèze des Mascareignes et même dans le monde entier !

Lémur bambou d’or dans une forêt du Trapèze des Mascareignes à Madagascar

Ainsi, baobabs, orchidées, lémuriens, reptiles, rongeurs et autres plantes et animaux uniques au monde peuplent cet ensemble de forêts. On peut notamment y croiser le lémur bambou d’or, espèce de lémurien qui n’a été découverte qu’en 1987 ! En levant les yeux, on peut aussi apercevoir l’Eurycère de Prévost, facilement reconnaissable à son bec bleu nacré.

L’Atoll d’Aldabra

Tortue terrestre géante à l’atoll d’Aldabra – Trapèze des Mascareignes – Seychelles

Aux Seychelles, l’atoll d’Aldabra abrite la plus grande population de tortues terrestres du Trapèze des Mascareignes.
En effet, 152 000 tortues terrestres géantes y ont trouvé refuge. La tortue géante des Seychelles est la plus grande tortue terrestre du monde. Elle peut atteindre 300 kg et mesurer 1,2 m ! Elles ont aussi une extraordinaire longévité puisque leur espérance de vie dépasserait 150 ans et que l’une d’entre elles, Esméralda, serait née en… 1771 !
Les tortues géantes ont trouvé refuge sur Aldabra parce qu’elles y sont à l’écart de la vie humaine. Les tortues étaient en effet autrefois présentes dans tout le Trapèze des Mascareignes. Cet isolement a permis à plus 400 espèces de plantes et d’animaux endémiques de se développer ! L’atoll abrite le râle de Cuvier, dernier oiseau ne pouvant voler du Trapèze des Mascareignes et lointain cousin du fameux Dodo de Maurice qui, lui, a disparu.

La vallée de Mai

Fôret naturelle de Palmiers – Ile de Praslin aux Seychelles

La vallée de Mai est occupée par une forêt naturelle de Palmiers, au coeur de l’île de Praslin, aux Seychelles. Cette forêt a presque conservé sont état d’origine depuis la Préhistoire ! Autre curiosité : elle accueille la plus grande forêt de coco-de-mer du Trapèze des Mascareignes et du monde ! Le coco-de-mer donne un fruit qui est la plus grande graine du monde. On pensait auparavant qu’elle était le fruit d’un cocotier inconnu et poussant dans la mer.
Logiquement, cette forêt abrite aussi des espèces animales endémiques, telles que le perroquet noir, qui ne vit que sur cette île.

Pitons, cirques et remparts de l’île de La Réunion

Cirque de Mafate, Ile de La Réunion

L’île de La Réunion a été formée par deux massifs volcaniques, dont le volcan le plus actif du Trapèze des Mascareignes. Au nord-ouest de l’île se situe le Piton des Neiges, volcan endormi entouré de cirques géologiques formés par l’effondrement des flancs du volcan. Au sud-est de l’île se dresse le Piton de la Fournaise, volcan effusif et sans danger, qui ravit les Réunionnais et les touristes de ses éruptions fréquentes.
Autour et entre ces deux massifs, des paysages escarpés se sont formés et présentent des dénivelés uniques au monde. L’éloignement de l’île d’autres terres a permis le développement d’espèces végétales et animales endémiques.
Cet espace spectaculaire, parcouru de cascades, fait le bonheur des randonneurs qui foulent les nombreux sentiers du Parc Naturel de La Réunion.